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DĂ©finition de la documentation

DĂ©finition de la documentation

Les présentes lignes directrices de pratique (LDP) décrivent les obligations professionnelles
et juridiques des membres de l’OTRO en ce qui a trait à la documentation et aux dossiers de santé personnels (DSP).

Aux fins des présentes LDP, le terme « dossier de santé personnel » désigne le dossier sur les soins cliniques dispensés au patient ou client, ce qui comprend, sans s’y limiter :

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les feuilles de soins;;
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les notes sur les progrès;
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les résultats de laboratoire;
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les ordonnances médicales; et
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les tracés de monitorage.
Le mot « documentation » englobe non seulement les renseignements portés au DSP, mais également :
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les dossiers d’entretien d’équipement;
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les rapports de transfert de responsabilité;
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les feuilles de travail; et
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les rapports d’incident.
Plusieurs textes de loi s’appliquent à la documentation, y compris, sans s’y limiter :

Les Normes de pratique de l’OTRO, qui décrivent les attentes de l’Ordre en ce qui a trait à la documentation, stipulent que :

« Les patients et clients peuvent s’attendre à ce que les thérapeutes respiratoires gardent des dossiers complets, clairs, opportuns, objectifs et justes des soins offerts et à ce que la confidentialité de leurs renseignements soient protégés. »

La LDP intitulée Documentation a pour but de fournir aux membres de l’information sur les attentes de l’Ordre en ce qui a trait à la documentation. L’Ordre a également établi d’autres LDP qui peuvent contenir des renseignements complémentaires ou redondants sur la documentation. Par exemple :

Mythe:

« Seule l’information contenue dans le dossier d’un patient peut être utilisée devant un
tribunal. »

RÉALITÉ :

Toute information concernant un patient ou un client sur support papier ou
électronique fait partie du dossier de santé personnel et peut être utilisée devant un
tribunal.

Modes de présemtation des dossiers

Les thérapeutes respiratoires peuvent adopter le mode de présentation qui convient le mieux à leur
pratique, pour autant qu’ils répondent aux normes, aux attentes et aux exigences de l’Ordre et de
leur employeur. Les différents modes de présentation des dossiers comprennent notamment :

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DARP (Données, Action/Analyse, Réponse, Plan);

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SOAP/SOAPIE(R) (données Subjectives, Objectives, Appréciation, Plan, Intervention, Évaluation, Révision);

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la forme narrative, qui comprend des notes sur les progrès et des feuilles de soins; et

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la consignation au dossier des exceptions.

Nous incitons les membres de l’OTRO à s’assurer du respect des normes relatives à la documentation auprès de leur employeur et du service de la tenue des dossiers de santé.

Le but des dossiers de santé et de la documentation

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Communication

Les dossiers de santé et la documentation ont pour but principal de faciliter la communication entre les professionnels de la santé afin d’assurer la continuité, la qualité et la sécurité des soins. Comme il s’agit d’un mode de communication clé, tout professionnel de la santé qui lit le DSP doit être en mesure de comprendre ce qui a été fait, qui l’a fait et quels ont été les résultats chez le patient ou client. Des consignations précises et complètes relatives à l’état du patient, aux interventions effectuées et à la réponse du patient facilitent la prise de décision en collaboration concernant le plan de traitement en cours.

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Preuve des soins fournis

La documentation sert également de preuve écrite des soins fournis au patient ou client. Une documentation complète, précise et objective est importante pour plusieurs raisons, notamment parce qu’elle fournit une preuve essentielle qui est souvent exigée dans les actions en justice (p. ex., tribunal civil) de même que dans les procédures disciplinaires de l’OTRO.

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Recherche et amélioration de la qualité

Des données agrégées constituées à partir des DSP des patients (p. ex., vérification des dossiers ou de la durée des séjours) constituent une source inestimable de renseignements pour les activités de recherche en santé. La recherche favorise les initiatives d’amélioration continue de la qualité (p. ex., stratégies de traitement de l’asthme, résultats en matière de réadmission) destinées à améliorer les résultats des soins de santé dispensés à tous les patients et clients.

Les principes de la documentation

Une documentation efficace permet à l’équipe de professionnels de la santé qui traitent un patient ou client de disposer de tous les renseignements nécessaires pour lui prodiguer des soins optimaux (et de répondre aux besoins actuels et futurs). Peu importe le cadre d’exercice (soins intensifs, soins à domicile, urgence, clinique externe, soins primaires, salle d’opération, diagnostics, recherche), les principes de la documentation demeurent les mêmes. Bien que nous reconnaissions les difficultés associées à la documentation dans certains milieux comme la salle d’opération ou les soins à domicile et le transport de patients, nous incitons tous les membres de l’OTRO à collaborer avec leur employeur afin de trouver des solutions appropriées.

Une documentation bien rédigée constitue la base de tout dossier de santé personnel et elle doit présenter les qualités suivantes :

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claire, concise et complète;

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non discriminatoire;

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précise;

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pertinente;

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objective;

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permanente;

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lisible;

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chronologique;

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identifiable et qui contient une signature ou un suivi identifiant son auteur;

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en temps opportun; et

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consignée de façon à empêcher ou à décourager toute modification.

Par exemple… Si trois (3) tentatives sont nécessaires pour parvenir à intuber un patient,
ces trois (3) tentatives doivent être documentées.

DĂ©finition du contact avec le patient ou client

La norme d’exercice professionnel stipule qu’il faut documenter tout contact entre un thérapeute
respiratoire et un patient ou client. Les contacts avec un patient ou client peuvent comprendre un
contact ayant pour but de :

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effectuer un examen, une procédure de diagnostic, une intervention thérapeutique; ou

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dispenser de l’éducation à un patient, un client, sa famille, un soignant ou un représentant.

Par exemple… Les discussions avec d’autres membres de l’équipe de soins de santé (y compris les membres de la famille du patient ou client) au sujet de leurs ordonnances
ou de l’état de santé de ce dernier sont également considérées comme des contacts avec le patient ou client.

Il est important de noter que les contacts avec les patients ou clients ne comprennent pas seulement
les soins dispensés directement à un patient ou client, mais aussi les contacts indirects au sujet d’un
patient ou client particulier. Par exemple, des communications par :

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Téléphone

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Télécopieur

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La poste

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Courriel

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Voie électronique (texto, médias sociaux)

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Voie virtuelle (vidéoconférence, télémédecine)

* Pour obtenir de l’information au sujet de l’utilisation des médias sociaux dans l’exercice de votre profession, veuillez vous reporter au d’information l’utilisation des médias sociaux par les thérapeutes respiratoires feuillet d’information.

Confidentialité et protection des reseignements de santé personnels

Tous les thérapeutes respiratoires sont tenus de respecter et de protéger la confidentialité et la vie privée des patients ou clients dans tous les aspects de leur pratique. Les thérapeutes respiratoires doivent uniquement échanger des renseignements sur les patients ou clients s’ils ont le consentement de ce dernier ou au besoin si cela est permis par la loi. Les thérapeutes respiratoires doivent uniquement échanger des renseignements sur les patients ou clients au sein du « cercle de soins » dans les circonstances suivantes :

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Partage de renseignements raisonnablement nécessaires à la prestation de soins de santé (fournir des renseignements à un autre membre de l’équipe de soins de santé);
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Lorsque la loi exige le signalement de renseignements sur la santé (p. ex., dans le cadre d’une enquête en vertu de la Loi sur les professions de la santé réglementées, ou pour signaler un cas présumé de maltraitance d’un enfant en vertu de la Loi sur les services à l’enfance et à la famille); ou

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Pour divulguer un risque de blessure comme prévu au paragraphe 40(1) de la LPRPS, section 40 (1), Divulgation relative aux risques, qui stipule que :

40. (1) Un dépositaire de renseignements sur la santé peut divulguer des renseignements personnels sur la santé concernant un particulier s’il a des motifs raisonnables de croire que cela est nécessaire pour éliminer ou réduire un risque considérable de blessure grave menaçant une personne ou un groupe de personnes.

La LPRPS comporte des lignes directrices bien précises concernant la collecte, l’utilisation et la divulgation des renseignements personnels sur la santé par des dépositaires d’information. Les thérapeutes respiratoires employés d’hôpital ou d’un autre type d’établissement ne sont pas des dépositaires, mais plutôt des « mandataires » de dépositaires organisationnels. Par conséquent, c’est le dépositaire organisationnel (l’employeur) qui est tenu d’élaborer des politiques et des procédures relatives à la collecte, à l’utilisation, à divulgation et à la protection des renseignements personnels sur la santé en vertu de la LPRPS et qui est tenu d’en assurer la conformité. À titre de mandataire, le thérapeute respiratoire doit respecter les pratiques du dépositaire en matière de protection des renseignements personnels lorsqu’il agit au nom du dépositaire, à moins de stipulation contraire dans la loi.

Cercle de Soins –

L’Ă©change de renseignements personnels sur la santĂ© aux fins de fournir des soins de santĂ© circle-of-care.pdf (ipc.on.ca)

« L’expression « cercle de soins » n’est pas définie comme telle dans la Loi sur la confidentialité des renseignements personnels de la santé. Il s’agit d’une expression couramment utilisée pour décrire la possibilité pour certains dépositaires d’information de présumer le consentement implicite d’une personne pour recueillir, utiliser ou divulguer des renseignements personnels sur la santé, aux fins de fournir des soins, dans les circonstances définies dans la LPRPS. »

Pour en apprendre plus à ce sujet, visitez le site Web du Bureau du commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario.

Les thérapeutes respiratoires qui sont des travailleurs autonomes ou qui sont employés par des organismes qui ne sont pas des dépositaires de renseignements sur la santé (p. ex., une compagnie d’assurance, un conseil scolaire, un secteur de l’industrie) sont considérés comme des dépositaires de renseignements sur la santé et sont donc tenus de mettre au point une politique de protection des renseignements personnels et de s’assurer de respecter la LPRPS.

Rappelons aux membres que la confidentialité ne se limite pas au partage de dossiers de santé avec d’autres personnes; ils doivent aussi être au fait des infractions potentielles suivantes :

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Discuter du cas d’un patient ou client dans un lieu public comme un ascenseur ou une cafétéria;

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Examiner le dossier de santé d’un patient sans détenir l’autorisation nécessaire (y compris son propre dossier ou le dossier d’un membre de sa famille); et

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Laisser le dossier de santé d’un patient sans surveillance où d’autres personnes peuvent le voir (cela peut comprendre un écran d’ordinateur).

Bien qu’ils soient moins sûrs et moins fiables, de nombreux établissements de soins de santé
continuent d’utiliser les télécopieurs pour transmettre les renseignements sur les patients. Les
membres doivent faire très attention lorsqu’ils envoient ou reçoivent par télécopieur un message
contenant des renseignements personnels sur la santé en s’assurant que :

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La feuille d’envoi par télécopieur comporte un message sur la confidentialité précisant que l’information est confidentielle et que, s’il est reçu par erreur, il faut communiquer avec l’expéditeur et détruire le message sans le lire;

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L’expéditeur vérifie le numéro de télécopieur et le destinataire le confirme;

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En cas de transmission de message très confidentiel, on appelle le destinataire à l’avance;

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Le destinataire confirme qu’il a reçu le message par télécopieur;

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Le télécopieur est placé dans un lieu sûr;

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Les télécopies entrantes sont distribuées dès leur réception;

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Les feuilles d’envoi portent la mention « Confidentiel »; et

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Les télécopies sortantes sont récupérées immédiatement après leur transmission.

VEUILLEZ PRENDRE NOTE…

« Donner des renseignements concernant un patient ou un client à une autre personne que le patient ou client ou son représentant autorisé, si ce n’est avec le consentement de l’un d’eux ou comme l’exige ou l’autorise la loi » constitue une faute professionnelle. (art.11 Faute professionnelle, Règl. de l’Ont. 753/93).

Lorsqu’ils transportent des renseignements confidentiels sur la santé (par exemple, des locaux d’une entreprise de soins à domicile au domicile d’un patient ou client), les membres doivent s’assurer que personne ne peut voir les dossiers de santé et de bien verrouiller leur véhicule.

GlossaIrE

Mandataires (des dĂ©positaires des renseignements sur la santĂ©) dĂ©finis par la Loi sur le consentement aux soins de santĂ© (LCSS) par rapport au dĂ©positaire de renseignements sur la santĂ© comme suit : « …une personne qui, avec l’autorisation du dĂ©positaire, agit pour le dĂ©positaire ou en son nom en ce qui a trait aux renseignements de santĂ© personnels aux fins du dĂ©positaire… »

Membre de l’OTRO Un thérapeute respiratoire inscrit auprès de l’OTRO ; les catégories d’inscription sont thérapeute respiratoire diplômé (GRT), thérapeute respiratoire auxiliaire (PRT) et thérapeute respiratoire inscrit (RRT).

Dossier fondé sur les exceptions Méthode de tenue de dossiers de santé des patients ou clients. Ce dossier nécessite un plan détaillé sur les exceptions des soins ou un plan de soins standard et comprend des feuilles de soins, des dossiers graphiques et des notes sur les progrès et peut prendre la forme d’un plan d’évaluation subjective/objective (SOAP ou SOAPIE(R : données Subjectives, Objectives, Appréciation, Plan, Intervention, Évaluation, Révision).

Système de consignation au dossier par problème Système de consignation au dossier de santé comprenant des feuilles de soins, des listes de contrôle et des notes sur les progrès prenant le format DARP (Données, Action/Analyse, Réponse et Plan).

Dépositaire des renseignements sur la santé (DRS) Défini dans dans la LPRPS comme s’entendant « … d’une personne ou d’une organisation visée à l’une des dispositions suivantes qui a la garde ou le contrôle de renseignements personnels sur la santé… ».

Directive médicale Ordonnance médicale touchant une gamme de patients ou clients qui répondent à certaines conditions. La directive médicale est une ordonnance et doit donc répondre aux critères des ordonnances médicales valides.

Note narrative Données consignées sous la forme de notes sur les progrès complétées par les feuilles de soins correspondant au plan de traitement.

Dossier de santé personnel (DSP) Dossier tenu par les DRS qui dispensent des soins de santé; sur support papier ou en format électronique.

Soins primaires Comprennent, sans toutefois s’y limiter, les équipes de santé familiale, les centres de santé communautaire et divers organismes comme L’Association canadienne pour la santé mentale.

Dossier de santé basé sur l’identification des problèmes (en anglais, PoHR) Système de dossier de santé comprenant un plan de traitement, une liste des problèmes et des notes basées sur les progrès, de même qu’une planification des congés pouvant prendre le format SOAP ou SOAPIE (données Subjectives, Objectives, Appréciation, Plan, Intervention, Évaluation).

RÉFÉRENCES
  1. Cavoukian, A. (2009). Le Bureau du commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario (2009). Circle of care: Sharing personal health information for healthcare purposes. Extrait de : https://www.ipc.on.ca/images/Resources/circle-care.pdf
  2. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario. (2008). Norme d’exercice : La tenue de dossiers. Extrait de : http://www.cno.org/Global/docs/prac/41001_documentation.pdf
  3. Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario (2012). Dossiers médicaux. Énoncé de politique (no 4 à 12). Extrait de : http://www.cpso.on.ca/CPSO/media/uploadedfiles/policies/policies/policyitems/medical_records.pdf?ext=.pdf
  4. Ordre des physiothérapeutes de l’Ontario. (2017). Norme sur la tenue de dossiers. Extrait de : https://www.collegept.org/rules-and-resources/record-keeping
  5. Cox, K., Moghaddam, N., Almack, K. et al. Is it recorded in the notes? Documentation of end-of-life care and preferred place to die discussions in the final weeks of life. BMC Palliat Care 10, 18 (2011). https://doi.org/10.1186/1472-684X-10-18
  6. Paterson, A. M. (2013). Medical Record as a Legal Document Part 2: Meeting the Standards. Journal of Legal Nurse Consulting, 24(1), 4-10. Extrait de : http://www.aalnc.org/?page=JLNC